Carnet de Louis Favreau
Chaire de recherche en développement des collectivités (CRDC)
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Entreprises collectives et développement

Articles de cette rubrique


Économie coopérative et solidaire, écologie et développement des communautés : les nouveaux défis en habitation (Entreprises collectives et développement)

mardi 1er mars 2016 par Louis Favreau

Les coopératives d’habitation au Québec forment un groupe de 1300 coopératives où y vivent quelques 60 000 personnes. Montréal est une ville qui en regroupe plus de 450 affiliées à la FECHIMM (Fédération des coopératives d’habitation du Montréal métropolitain). J’étais invité à titre de conférencier à son colloque de l’automne dernier. 225 personnes en provenance de ses 450 coopératives membres étaient inscrites à ce rendez-vous de fin novembre. De ces 225 coopérateurs, plus de 100 ont participé à la réflexion collective du vendredi soir qui portait sur quelques grands enjeux de l’aménagement de l’habitat et des quartiers urbains : la gentrification et la mixité sociale, l’intégration ou la mixité culturelle, l’environnement ou plus largement la transition écologique de l’économie. Le tout était animé par le président de la Caisse d’économie solidaire Desjardins, Gérald Larose. Voici quelques-unes des idées maîtresses que j’ai développées à l’occasion de cette importante rencontre.



D’où vient et où va l’économie sociale et solidaire ? (Entreprises collectives et développement)

Ou comment l’expérience française peut nous être utile
jeudi 15 janvier 2015 par Hugues Sibille

L’économie sociale et solidaire s’est beaucoup internationalisée dans la dernière décennie par l’intermédiaire des Rencontres du Mont-Blanc, association internationale née en 2004 à Chamonix d’une initiative de grandes mutuelles et coopératives françaises en collaboration avec des organisations québécoises comme la Caisse d’économie solidaire Desjardins, Fondaction et Développement solidaire international , toutes trois membres du Carrefour solidaire (CSN), par l’intermédiaire du RIPESS, association internationale née en 2005 à Dakar d’une initiative du monde associatif engagé dans des projets économiques (ONG de développement local, réseaux d’entreprises associatives du Brésil, du Pérou, de France et du Québec notamment) et finalement par l’intermédiaire des initiatives de Desjardins en collaboration avec l’Alliance coopérative internationale (ACI), la plus importante organisation internationale dans le secteur (présente dans plus de 100 pays et composée de 200 organisations nationales qui en sont membres) soit les Sommets de 2012 et de 2014 qui ont réuni chacun plus de 2500 délégués [2] .

À telle enseigne que son intervention et son internationalisation a permis une percée dans des institutions internationales comme le Bureau international du travail (BIT) et quelques États du monde où ont émergé des projets de loi-cadre sur l’économie sociale (France, Québec, Portugal, Italie et Espagne par exemple), sur les coopératives (Bolivie notamment) ou sur l’économie populaire solidaire (Équateur). Cette percée de reconnaissance des entreprises collectives (coopératives, mutuelles et associations à vocation économique) peut certainement être enregistrée comme un gain. Reste que de grandes questions demeurent dont celles posées notamment par notre collègue français Hugues Sibille. Car les lois en question peuvent demeurer sans application (cas de l’Espagne depuis quatre ans) ou bien éphémères (quel avenir du soutien de l’État en période manifeste d’austérité comme c’est le cas au Québec et en Europe) c’est-à-dire sans politique publique conséquente.

Pour prendre un minimum de recul, la comparaison avec l’expérience française vaut le détour. C’est quand même pour beaucoup de la France qu’est venue l’inspiration première de l’économie sociale québécoise. Avec Hugues Sibille, on pourra retourner les pierres autour des quatre paradoxes : a) là où il y a de la puissance économique (les grandes coopératives et les mutuelles), quelle stratégie de développement pour l’ensemble de ses organisations, fédérations, réseaux ? b) les entreprises collectives sont un laboratoire d’innovations sociales mais peuvent-elles parvenir à faire système ? c) et la bataille des idées sur le modèle économique à faire valoir a-t-il gagné des points depuis l’arrivée de cette loi-cadre ? d) enfin si le Québec dispose maintenant d’une loi-cadre, y a-t-il pour autant une politique publique en la matière ?

Louis Favreau



Coopératives, économie sociale et action communautaire autonome : état des lieux en 2014 (1 de 3) (Entreprises collectives et développement)

jeudi 9 janvier 2014 par Louis Favreau

J’écrivais en janvier 2012 un premier billet sur l’action communautaire, les coopératives et l’économie sociale . Le succès de ce billet a été immédiat. En deux ans plus de 5000 visites ont été réalisées sur ce seul billet classé le premier de mes 85 articles. La thèse défendue : ces trois types d’organisation ont beau faire « objectivement » partie d’un même « tiers secteur » (par distinction d’avec le secteur public et le secteur privé), ce sont depuis 10 ans, dans la foulée de la politique d’action communautaire du gouvernement (2001), des dynamiques distinctes. Je poursuis donc aujourd’hui la réflexion sur l’économie sociale, celle des coopératives et celle des entreprises associatives surtout -dans la foulée de la loi 27 en économie sociale-. Je ferai un deuxième billet en février sur ÉS et action communautaire autonome -dans la foulée d’une mise à jour en cours de la politique québécoise d’action communautaire-.



Économie sociale, développement local et solidarité internationale : mythes et réalités d’aujourd’hui (Entreprises collectives et développement)

mardi 25 juin 2013 par Louis Favreau

Au cours des cinq ou six dernières semaines, j’ai été dans un tourbillon de débats : L’Université d’été du GESQ les 23 et 24 mai dernier et la production d’un cahier spécial du Devoir sur l’agriculture et le développement durable paru la veille ; la présentation d’un mémoire à la Commission parlementaire sur le projet de loi 27 en économie sociale, le 28 mai, dernière journée d’audience de la dite commission ; ma participation à un comité de sélection de projets au Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD) dans le cadre de son concours d’iDDées 2013 lancé en avril dernier sans compter une invitation qui m’avait été transmise par le comité conjoint AQOCI-MRI lequel doit déposer un document d’orientation sur le scénario d’une coopération internationale québécoise désormais pilotée par une Agence québécoise de solidarité internationale (AQSI). Tout cela m’a conduit, à travers observations, échanges, discussions et questions de tout ordre à quelques considérations sur l’économie sociale (quelle économie sociale après l’adoption d’une loi ?), sur le développement local (small is beautiful, vraiment ?), sur l’urgence écologique (la valeur éducative du DD est-elle suffisante ?) et sur la solidarité internationale du Québec (quel avenir par temps difficiles ?).



Sommet international des coopératives

Mouvement coopératif : l’urgence d’une parole publique exprimée (Entreprises collectives et développement)

lundi 8 octobre 2012 par Louis Favreau

Le Sommet international des coopératives, organisé conjointement par le mouvement Desjardins et l’Alliance coopérative internationale (ACI), réunit plus de 2800 dirigeants du monde entier pendant près d’une semaine à Québec et Lévis (du 8 au 11 inclusivement). C’est un événement qui n’a pas beaucoup de précédent dans le monde coopératif international des 25 ou 30 dernières années. Il convient donc ici de faire le point comme je le ferai lors d’un séminaire international de recherche organisé le 10 au sein du forum Intercoopération Nord-Sud qui se tient la même journée. Je résume ici mon propos : le mouvement coopératif prend conscience de la profondeur de la crise et de sa portée internationale : le capitalisme boursier, les dégâts écologiques, la montée des inégalités. Simultanément, les coopératives redécouvrent que, par leur approche économique prudente, preuves à l’appui, elles s’en sortent mieux. En outre des dirigeants affirment plus aisément que celles-ci font partie des alternatives économiques à cette crise. Jugeant que les coopératives sont politiquement timides (un certain poids économique mais un nain politique), des initiatives fortes au sein du mouvement surgissent au plan international en marge de ce que l’ACI tente aujourd’hui de faire comme organisation mondiale de représentation politique. Ce billet veut explorer les changements en cours : 1) l’émergence d’une plus grande distance à l’égard du capitalisme, distance remisée depuis un bon moment ; 2) une plus forte internationalisation de son action ; 3) un virage écologique au sein de certaines de ses organisations ; 4) une remise en question de sa légendaire neutralité politique. Important tournant ? À voir !



Démocratisation de l’économie : l’enjeu de la « biodiversité » entrepreneuriale (Entreprises collectives et développement)

mercredi 11 mai 2011 par Felice Scalvini, Louis Favreau

Le mouvement coopératif a ouvert un débat en 2010 sur son projet de société (ses enjeux, défis et alternatives) en tenant une conférence internationale où près de 600 personnes étaient présentes en provenance de tout le Québec et du monde entier (Europe, Amérique latine, Afrique de l’Ouest). Comment réinventer l’économie et l’orienter vers un type de société qui entend respecter les équilibres écologiques et en même temps être porteuse de justice économique et sociale ? Telle était la question centrale de cette conférence [4]. La communication de Felice Scalvini à l’ouverture de cette conférence avait donné du tonus à l’idée d’une économie au service de la société en suggérant un axe central pour y arriver : miser sur la diversité entrepreneuriale laquelle offre une meilleure capacité de sortir des crises récurrentes du capitalisme tout en favorisant une certaine démocratisation de l’économie par la consolidation d’un plus large secteur non-capitaliste, à propriété collective et/ou sous contrôle démocratique. Le texte de son exposé que voici est d’autant plus intéressant qu’il provient d’une figure de proue du mouvement coopératif italien devenu récemment vice-président de l’Alliance coopérative internationale.



Coopératives et économie sociale, une alternative au capitalisme ? (Entreprises collectives et développement)

jeudi 9 septembre 2010 par Louis Favreau

Thierry Jeantet, dirigeant français d’un consortium européen de mutuelles et président des Rencontres du Mont-Blanc sera parmi nous ce mois-ci. Jeantet fait exception à la règle : c’est un dirigeant du mouvement coopératif qui écrit des livres et pas n’importe lesquels. Son dernier livre : L’économie sociale, une alternative au capitalisme paru aux Éditions Économica à Paris il y a deux ans (2008) avance l’idée que le capitalisme n’a pas gagné la bataille et que les coopératives, les mutuelles et les associations constituent une « réponse moderne aux attentes citoyennes ». Le titre surprend et l’affirmation est forte. Nous ne sommes pas habitués à ce langage de la part d’un dirigeant du mouvement coopératif, surtout au Québec. Et pourtant ! Il sera conférencier à l’ouverture de la conférence internationale organisée par le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) en collaboration avec des groupes de recherche ayant pignon sur rue à l’UQO et à l’UQAR, l’ARUC-ISDC et l’ARUC-DTC. À Lévis les 22 et 23 septembre : http://www.projetdesociete.coop/ Question-clé : les coopératives peuvent-elles exercer, sur le terrain économique et social, un certain leadership tant sur la scène nationale qu’internationale, surtout en cette période de crise économique et sociale adossée à une crise écologique qui nous oblige à repenser le modèle capitaliste ? La logique coopérative peut-elle aller jusqu’à être au cœur du système économique ? Peut-être ! La pression capitaliste est cependant très forte, très très forte ! La question centrale devient alors : oui mais à quelles conditions jouer ce rôle de contributeur à la sortie de crise dans laquelle nous sommes plongés. S’appuyant sur une approche sociopolitique, mon livre [7] tente de répondre à la même question que celle de Jeantet. Il retrace l’itinéraire de ces entreprises coopératives du Québec et termine sur le potentiel alternatif de ce mouvement pour sortir du capitalisme [8] . Extraits inspirés de la conclusion d’un livre qui vient tout juste de sortir et qui sera lancé dans le cadre de la dite conférence internationale.



Renouveau coopératif au Québec et dans le monde : quelques repères (Entreprises collectives et développement)

mercredi 20 janvier 2010 par Louis Favreau

De retour d’une semaine à Genève où j’ai participé au congrès de l’Alliance coopérative internationale (ACI) et rencontré des responsables du Service des coopératives du Bureau international du travail (BIT), pour le bénéfice d’un projet de recherche sur l’ACI et d’une conférence internationale à organiser, je crois qu’il faut prendre acte des changements qui s’opèrent dans les mouvements sociaux dont la trajectoire historique est longue. C’est le cas du mouvement coopératif. En d’autres termes, face à la montée de la mondialisation néolibérale, face à la crise globale que nous traversons (écologique, alimentaire, financière…), les mouvements sociaux ont vu leur rôle redéfini au Québec et un peu partout dans le monde développé et, encore plus, dans les pays du Sud. Ces mouvements fournissent-ils quelques réponses inédites à cette pression ? Et de ces réponses nouvelles, le monde coopératif est-il de la partie ? Est-il et sera-t-il un acteur de premier plan à côté d’autres mouvements (communautaire, syndical, écologique…) ?



Le mouvement coopératif québécois : des entreprises comme les autres ou un mouvement d’avenir ? (Entreprises collectives et développement)

mardi 14 avril 2009 par Louis Favreau

C’est à l’occasion du 2ème colloque des Journées Michel-Chartrand (qui se sont tenues les 18 et 19 avril dernier) que j’ai préparé ce texte. Les « Journées



Texte intégral d’un article destiné à la revue Développement social. Article transformé par la rédaction en entrevue avec deux chercheurs Yvan Comeau et Louis Favreau.

L’économie sociale québécoise à un tournant : une analyse politique (Entreprises collectives et développement)

juin 2007 par Louis Favreau

Dans la pensée traditionnelle en économie, le monde se divise en deux : l’économie marchande avec la prédominance des entreprises capitalistes et l’économie publique avec l’État qui offre des biens et des services dits d’intérêt général (éducation, santé…). Mais au sein de l’économie marchande comme au sein de l’économie non-marchande existent des entreprises d’un type différent historiquement issues des utopies socialistes du 19e siècle, du mouvement ouvrier et paysan et des utopies autogestionnaires des années 60 : des coopératives agricoles et financières, des mutuelles d’assurances, des coopératives de santé, des coopératives de travail, des centres de la petite enfance, des ressourceries….Ce secteur de la coopération et de l’économie sociale pèse grosso modo pour 8 à 10 % des emplois et dans plusieurs communautés ou régions pour plus de 15, 20 ou même 30% des emplois.



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